vendredi 29 octobre 2010

A peine encore quelques hommes (de ma vie)

Se livre-t-on davantage dans les alcôves ou dans les cuisines ?

Ian entourait de son bras mon épaule et m'entraînait dans la sienne. Il dégoupillait quelques gousses de cardamome dans les fruits qui compotaient, m'enseignait quelques uns de ses secrets. 
(et un jour c'est de littérature qu'il m'entretint et après La flèche du temps, je n'ai pas cessé de lire 
Il épluchait les pêches de vigne pendant nos conversations, préparait les assiettes et quand il déposait la mienne sur la table, j'oubliais volontiers qu'il avait servi -qu'il servirait- ce plat du jour à d'autres clients que moi. 

Jusqu'à Ian, j'avais cru que je ne trouverais du charme qu'aux hommes héroïques aux bras musclés, à la tête haute. Aux chevaliers à la fière allure, à la belle stature. A mon père.  

Et puis non.   
Je pourrais citer François Simon aussi. 
Lui dont la voix me rassasie 
alors même qu'il parle de plats
que je ne mangerai pas. 
Lui qui me ravit 
quand il évoque 
les poissons 
de Tsukiji. 


Et puis il y a cet homme-là,
cet homme qui me prend dans ses bras
mais sait aussi quitter les draps
sait se lever pour aller cuisiner
l'omelette de mon petit déjeuner.

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