samedi 31 décembre 2011

2012

je                                      vous  
souhaite 
 365
 jours de  
rêve

vendredi 30 décembre 2011

Le cabinet des rêves 51

Quelques personnes sont réunies dans une salle où je les rejoins sans savoir ce qu'il va s'y passer. 
Cela pourrait être à l'occasion d'un pot offert mais rien n'est préparé nulle part. 

Finalement, il s'agit d'une rencontre avec Véronique Ovaldé mais personne ne l'anime. 
Elle aborde le sujet de son image et explique que, depuis le jour où elle s'est vue en photo, elle ne maquille plus ses yeux. 

Je fais remarquer -je suis un peu embarrassée de ne pas savoir si je dois la tutoyer ou la vouvoyer alors je fais les deux dans la même phrase- que, quand je regardais son portrait sur les couvertures de ses livres, je me disais que ça devait être fatigant d'avoir toujours les yeux charbonneux et la bouche très peinte : à peine levée, elle devait être maquillée, impeccable !
Elle dit que, en effet, elle a une vie bien plus simple à présent ! Plus simple mais pas du tout ennuyeuse parce que... 
Là, elle se lève, tend son pull sur son ventre à peine gonflé et passe entre les sièges pour le faire toucher, fièrement (comme si sa grossesse était à un stade beaucoup plus avancé) avant de partir en disant qu'elle étouffe dans cette salle et qu'elle a la nausée. 

Rêve du 27 décembre 2011

jeudi 29 décembre 2011

aidez-moi, je vous en prie !

"Je suis une jeune mariée et déjà je sens le bonheur m'échapper. J'ai un mari sérieux, travailleur et qui m'aime; mais depuis tout un temps de nombreuses et vives querelles éclatent entre nous. Je dois avouer que le principal motif de ces discordes provient de nos divergences d'idées concernant l'intimité conjugale. A mon avis, toutes ces choses accessoires et qui pèsent parfois tant à une femme ne doivent pas mettre obstacle au bonheur des époux... Je me prends pourtant à douter de moi et me demande très sincèrement si j'aimais mon mari quand je l'ai épousé. Je regrette souvent d'avoir uni ma vie à la sienne. Cependant je conserve un souvenir délicieux de nos fiançailles. Me suis-je trompée ou l'amour ne dure-t-il jamais plus que le temps que durent les roses ?"
"J'en avais assez de vivre avec ma belle-mère et je l'ai mise à la porte de chez moi... Malheureusement ma femme l'a suivie. Malgré des lettres aimables, des appels en conciliation devant le Juge de Paix et des sommations par huissier, mon épouse a refusé de revenir avec moi. Un jour, en rentrant de mon travail, j'ai même trouvé la maison vidée de fond en comble; ma femme était venue tout chercher avec une voiture de déménagement. Il ne me restait qu'un vieux lit anglais, deux chaises cassées, une table de laverie toute pourrie... et mes yeux pour pleurer ! Comme on me réclamait en outre une pension alimentaire, j'ai trouvé que la coupe débordait et j'ai intenté une action en divorce. Depuis plus de deux ans, je suis dans les tribunaux; les procédures m'ont déjà coûté plus de 10.000 francs, et on me demande de verser encore plusieurs milliers de francs. J'ai dit à mon avocat que je préférais abandonner, mais il me dit que si je laisse tomber la procédure, cela me coûtera encore beaucoup plus cher. Est-ce possible ?"

mercredi 28 décembre 2011

Précis de topographie 95

La topographie est l'art de la mesure puis de la représentation sur un plan ou une carte des formes et détails visibles sur le terrain, qu'ils soient naturels (notamment le relief) ou artificiels (comme les bâtiments, les routes, etc.). Son objectif est de déterminer la position et l'altitude de n'importe quel point situé dans une zone donnée, qu'elle soit de la taille d'un continent, d'un pays, d'un champ ou d'un corps de rue. La topographie s'appuie sur la géodésie qui s'occupe de la détermination mathématique de la forme de la Terre (forme et dimensions de la Terre, coordonnées géographiques des points, altitudes, déviations de la verticale...). La topographie s'intéresse aux mêmes quantités, mais à une plus grande échelle, et elle rentre dans des détails de plus en plus fins pour établir des plans et cartes à différentes échelles.
                               
A la nuit tombée, le passager de la place 24 de la voiture 17 a sorti un petit pain d'un sac en papier et en a mangé toute la pâte en la déchiquetant, distraitement, pour finir par les barres de chocolat. 
Sur la vitre où j'observais son reflet : le nom du fabriquant et la mention  
feuilleté

"Quel gaspillage de dormir dans un train, lieu privilégié de la pensée."
Emmelene Landon. La tache aveugle.

mardi 27 décembre 2011

Tuesday self portrait (Matière première III)

Il rêve d'un monde meilleur, d'un monde où les coiffeurs -comme les médecins le font avec les histoires médicales- sauraient partager, divulguer, enrichir jour après jour les histoires de la vie des cheveux de leurs clients, de façon que chaque fois que quelqu'un commettrait l'imprudence d'entrer dans un salon de coiffure pour la première fois, chaque fois que quelqu'un comme lui maintenant, par exemple, se lèverait, sentant les dernières gouttes d'eau glacée dégouliner dans son cou, et avouerait ce qui tôt ou tard le mènera à la tombe, que non, qu'il ne se fait couper les cheveux par personne en particulier, qu'en réalité, c'est la première fois de sa vie qu'il vient se faire couper les cheveux dans ce salon de coiffure, le coiffeur sera sur le point de lui être attribué, qui dans quelques secondes le verrait, lui aussi, pour la première fois de sa vie, pourrait au moins avoir en sa possession, dans ses doigts, comme disent les pianistes du répertoire à propos des pièces qu'ils sont toujours en mesure de jouer, quelles que soient les circonstances, sans avoir besoin de la moindre préparation, tout ce qu'il a besoin de connaître de lui afin de savoir quoi lui faire lorsqu'il aura pris place dans le fauteuil.
Alan Pauls. Histoire des cheveux.


lundi 26 décembre 2011

Réversibilité


Le chant des oiseaux de 17 heures annonce l'allongement des jours. 
Mais si les saisons n'étaient qu'une symétrie
autour du solstice,
 il faudrait recoller toutes les feuilles rousses aux branches.

dimanche 25 décembre 2011

La vie voyageuse (en Yamanote)

 La ligne Yamanote (山手線) est une ligne ferroviaire circulaire qui délimite officieusement le centre de Tokyo. Elle comporte 29 stations et le temps de parcours total est d'environ une heure. Ses trains sont de couleur acier avec des bandes vertes. Chaque jour, une moyenne de 3,55 millions de passagers empruntent la ligne Yamanote. Les trains circulent de 4h30 du matin à 1h20 avec une cadence d'un train toutes les deux minutes aux heures de pointes. Une boucle complète nécessite entre 58 et 59 minutes.

KANDA
Le matin à l'orée de la journée, ils ont la fatigue, le silence et le sommeil en partage. 
Ongles pailletés, lèvres vernies, chaussures à talons, belles cravates... Dans les trains, les apparences ont moins d'importance. 

Les banquettes sont le prolongement de leur lit. Un dortoir où ils ne choisissent pas leur voisin. Les têtes s'alourdissent et basculent, se frôlent. Parfois même, les cheveux s'emmêlent. 
Sur les visages sans défense, elle lit la part d'innocence, cherche les traits de l'enfance, elle leur invente une vie, de grandes espérances, un héros de manga préféré, des rêves de voyage mais aussi la vaisselle du petit déjeuner qui est restée dans l'évier... 

Et puis à son tour, elle s'abandonne, elle capitule. Elle aussi se laisse aller au sommeil brutal et sans rêve de la Yamanote. Ce sommeil qui ne prévient pas, qui ne se combat pas. Un temps hors du temps, un coma dont elle sort sans séquelle mais avec, pour seul souvenir, la voix synthétique et féminine qui égrène le nom des gares. 

Sur le quai à Kanda, elle s'étire comme quelques heures plus tôt, au réveil.

samedi 24 décembre 2011

il dit :

ça a commencé comme ça : 
 Noël
elle  à Tokyo
 moi à Paris

vendredi 23 décembre 2011

Le cabinet des rêves 50

Je souffre d'une insomnie depuis deux heures. 
Juste au moment où je commence à me rendormir, E. entre dans ma chambre pour me montrer son front sur lequel perle une goutte de sang : il s'est cogné la tête contre quelque chose. 
Après avoir appris que j'avais l'intention d'aller à la fête d'anniversaire de J.H., il me dit que lui aussi mais qu'il préfèrerait que je n'y aille pas. 
Je suis exténuée et au bord des larmes mais il ne le voit pas et je ne lui réponds pas. 

Rêve du 23 décembre 2011

jeudi 22 décembre 2011

L'ART DU ROMAN


Ce jeu se joue seul ou en société. 

Matériel nécessaire : 
-des photos noir&blanc ou couleurs, d'époques et de genres divers.
-des morceaux de papier réunis en deux catégories :
1) Genre : fresque historique, drame psychologique, biographie, chanson de gestes, roman épistolaire...
2) Inspiration : Patrick Modiano, Marguerite Duras, Alexandre Dumas, J.D. Salinger, Dominique Fabre...

Règles du jeu : 
-Choisissez une photo sur laquelle vous désignez les personnages principaux, les figures secondaires, les éléments du décor en imaginant les liens possibles entre eux. 
-Piochez une carte dans chacune des deux catégories. 
-Ecrivez votre roman.
Variante : en choisissant une photo issue de vos propres archives, vous pouvez écrire le Roman des origines.

mercredi 21 décembre 2011

Précis de topographie 94

alma, artsloi, aumale, beaulieu, beekkant, belgica, bizet, bockstael, botanique, clémenceau, comtedeflandre, crainhem, debrouckère, delta, demey, delacroix, eddymerckx, étangsnoirs, erasme, garecentrale, garedumidi, garedel'ouest, gribaumont, hankar, hermanndebroux, heysel, hôteldesmonnaies, houbabrugmann, jacquesbrel, joséphinecharlotte, laroue, louise, madou, maelbeek, merode, montgomery, osseghem, pannenhuis, parc, pétillon, portedehal, portedenamur, ribaucourt, rogier, roibaudouin, roodebeek, saintguidon, saintecatherine, schuman, simonis, stockel, stuyvenbergh, thieffry, tomberg, trône, vandervelde, veeweyde, yser.
GRÈVE GÉNÉRALE
!
le mot retentit à chaque station
et
dans toutes les conversations
il est question
d'organisation
de voitures partagées
d'itinéraires étudiés
de possibles trajets
de marche à pied


mardi 20 décembre 2011

Tuesday self portrait (une prédiction)

... et pourtant...
Il y a deux ans
j'avais déjà écrit ici
ce qu'est ma vie.
 "J'ai vu des gens parfaitement heureux dans une vie assez simple se prendre de passion pour une cuisine intégrée. Ils passaient un temps infini à choisir des plaques en vitrocéramique, des placards intelligents, perdant par le même coup un argent considérable. J'en suis arrivé à comprendre qu'ils ne se parlaient plus, incapables de communiquer autrement qu'à travers le choix trivial d'une cuisine, pour finalement se séparer. Car la magnifique cuisine achevée, il y a toujours un type dans un méchant peignoir en train de se faire cuire un oeuf, une femme pas encore peignée, pas encore maquillée qui trempe nonchalamment sa tartine, et ces merveilleuses laques, ces inox de frigo américain leur renvoient des images qui ne sont pas plus belles que celle qu'ils avaient d'eux avant."
Jean-Yves Cendrey

lundi 19 décembre 2011

une image fantôme


Dans ma vie si peu pourvue d'intuitions, de talents de divination, l'heure blanche d'une nuit a déposé sur ma rétine une image aussi persistante qu'un souvenir. 
POURTANT,
cette pièce carrelée un peu sombre et pourvue, en guise d'unique mobilier, d'un matelas posé au sol, recouvert d'un drap blanc froissé n'appartient pas à mon passé. 

Depuis, cette image reste en moi comme un présage, un fantôme de l'avenir.

dimanche 18 décembre 2011

La vie voyageuse (en Yamanote)

 La ligne Yamanote (山手線) est une ligne ferroviaire circulaire qui délimite officieusement le centre de Tokyo. Elle comporte 29 stations et le temps de parcours total est d'environ une heure. Ses trains sont de couleur acier avec des bandes vertes. Chaque jour, une moyenne de 3,55 millions de passagers empruntent la ligne Yamanote. Les trains circulent de 4h30 du matin à 1h20 avec une cadence d'un train toutes les deux minutes aux heures de pointes. Une boucle complète nécessite entre 58 et 59 minutes.

AKIHABARA
Ensemble, ils ont vécu les premières fois. 

La découverte de la ville, ce jeu de construction invraisemblable et infini derrière la vitre du bus en sortant de l'avion. 
Le goût surprenant du thé vert presque glacé du distributeur au bout de l'impasse. 
Le parfum des tatamis gorgés d'humidité. 
Le chant assourdissant des cigales qui ne s'interrompt que quelques heures par nuit. 
Les restaurants en analphabètes et les conversations tâtonnantes avec les commerçants du quartier. 
Les lessives étendues sur les barres à futon du balcon. 
La mélodie qui, dans chaque gare, prévient de l'arrivée des trains de la Yamanote.
Les cris des vendeurs amplifiés par les mégaphones dans les allées des grands magasins. 
Les distances irraisonnables à vélo. 
Le fatras des fils électriques qui surplombent les ruelles minuscules. 
Les gants blancs des chauffeurs de taxi. 
Le ciel bleu immuable des matins d'été. 
L'arrivée précoce de la nuit. 
L'élasticité du mochi, les fils du natto, l'ivresse que procure l'alcool de prunes. 
Les glaces au cheese-cake dans le distributeur devant la piscine. 
La queue cassée des chats de la rue. 
La pluie incessante pendant trois jours d'affilée. 
Et le jour où, à Akihabara, ils ont eu l'impression de pénétrer dans le décor que, toujours, ils avaient vu sur les photos. 

A présent, ils transportent un pique-nique au parc, se retrouvent au salon de thé de Takadanobaba. 
Il lui apporte de la lecture, de la musique. Elle continue à lui dire qu'il mange trop vite. 
Aux premières heures des marchés aux puces, elle choisit quelques clichés, il repart avec des stylos plumes. 
Ils s'échangent les adresses précieuses où les livres sont dans leur langue et sont bon marché. Ils s'y croisent parfois, sans même s'y être donné rendez-vous. 

Ils ont en commun de ne pas s'enraciner et un jour ils partiront c'est sûr, ils iront ailleurs. Ailleurs mais où ?

De leur prochaine destination, ils ne connaissent pas le nom. Ils savent seulement qu'ils n'y vivront pas ensemble les premières fois.

samedi 17 décembre 2011

en fait, on entre dans un dialogue comme dans un café ou un journal, on ouvre la bouche, la porte ou la page, sans se préoccuper de ce qui va arriver et alors boing ! *


Enter Ludmilla
avec son air du troisième acte et encore maquillée, elle s'est jetée dans sa 2 CV presque avant le baisser du rideau, elle est morte de faim, elle boit du vin pendant que je lui fais une omelette. 
Ludmilla se sent si bien, le vin après l'interminable troisième acte, le parfum de l'omelette qui avance du fond de la cuisine comme le crépuscule sur Cracovie, il faut respecter le rituel, voyons un peu, et vous monsieur, d'où êtes-vous, eh bien moi, d'ici, mademoiselle et ça fait un moment, et que faites-vous à Paris, ah ! ça c'est plutôt délicat à expli-conter avant l'omelette mais après si vous voulez. 

-C'est toi Laurent ? demande Marcos avant
même qu'on entende la voix du correspondant. 

-Ni avant ni après, exige moi qui surveille télépathiquement l'enflure vermeille de l'omelette tout en mettant le couvert avec une célérité méritoire, j'entends par couvert une serviette de papier avec un dessin violet, une demi-bouteille de vin, un pain à peine entamé, opérations tendres et simples pour toi Lulud, pour toi là dans ton fauteuil, petite et fatiguée, petite mon oeil, un bon mètre soixante-neuf sans parler du maintien, mais petite parce que je veux que tu le sois quand je te pense et même quand je te vois et que je t'embrasse et que je te, non pas ça maintenant, et ces cheveux couleur de paille, ces yeux tellement verts, ce petit nez retroussé qui parfois se frotte contre ma joue et me remplit d'étoiles de sel et de poivre, deux feuilles de laitue qui restent de midi, un peu tristes parce que la vinaigrette fatigue le végétal, viens manger Lud, viens vite comédienne du vieux pigeonnier, petit coin de ciel d'Est, joli petit cul, ici sur cette chaise, et maintenant je vais faire un café pour evribodi, ristretto, t'en fais pas, ristrettissimo, comme un petit tableau de Chardin tout substance et lumière et parfum, un café qui condense les magies de la nuit comme ces chansons de Leonard Cohen que m'a offertes Francine et que j'aime tant.
*Julio Cortàzar. Livre de Manuel

vendredi 16 décembre 2011

Le cabinet des rêves 49

Je suis en train de travailler (en plein air mais je ne sais pas en quoi consiste ce travail) quand mon téléphone sonne. 
Ce n'est qu'au troisième appel que je parviens à répondre parce que j'ai compris le mécanisme de mon appareil (qu'il faut activer comme une petite chaudière : il y a vraiment une petite flamme bleue). 
Quand je décroche, c'est un homme qui me parle. 
Il ne se présente pas, comme si nous étions assez intimes pour que je le reconnaisse. Et, en effet, je le sais même si je ne saurais pas dire son prénom. 
Il me dit qu'il m'a vue à la bibliothèque, que je n'étais pas si moche, il aimerait qu'on se voie et il me propose qu'on se retrouve pour faire quelque chose pour J.C.
Je n'en ai aucune envie. Je réponds que je ne peux pas et qu'on pourra voir J.C. une autre fois. 
Mais l'homme a raccroché. Comme si ma réponse n'était pas recevable, qu'elle lui faisait outrage. 
Ce n'est que plus tard que je pense que la manière dont il a parlé de J.C. signifie peut-être qu'il est mort. 
Je vérifie et c'est bien le cas. 

Rêve du 11 décembre 2011

jeudi 15 décembre 2011

7h15

Pas 6h30,                  non,


7h15
alors tout a été très vite

UNJEANUNPULLDEL'EAUSURLEVISAGELEMAQUILLAGEEMPORTÉAUPASSAGELETROTTOIRMOUILLÉLEPARAPLUIEAUBORDDURETOURNEMENTLESMARCHESGLISSANTESL'ESCALATORDÉVALÉLEMÉTROQUIARRIVELETICKETQUEJEN'AIPASLETEMPSDECOMPOSTERL'ESCALIERVITELASONNERIEDESPORTESQUIVONTSEREFERMERUNCOUPD'OEILDUCONDUCTEURQUIMESOURITETMELAISSELETEMPSDEMONTER.

Si des contrôleurs étaient montés, pendant le trajet, la journée aurait moins bien commencé.

mercredi 14 décembre 2011

Précis de topographie 93

La topographie est l'art de la mesure puis de la représentation sur un plan ou une carte des formes et détails visibles sur le terrain, qu'ils soient naturels (notamment le relief) ou artificiels (comme les bâtiments, les routes, etc.). Son objectif est de déterminer la position et l'altitude de n'importe quel point situé dans une zone donnée, qu'elle soit de la taille d'un continent, d'un pays, d'un champ ou d'un corps de rue. La topographie s'appuie sur la géodésie qui s'occupe de la détermination mathématique de la forme de la Terre (forme et dimensions de la Terre, coordonnées géographiques des points, altitudes, déviations de la verticale...). La topographie s'intéresse aux mêmes quantités, mais à une plus grande échelle, et elle rentre dans des détails de plus en plus fins pour établir des plans et cartes à différentes échelles.
 Et puis certains jours, on tourne le dos à la pluie,
au vent, 
au bruit. 
Et, du fond de notre lit, 
c'est de nos rêves
qu'on dresse la topographie, 
c'est de notre vie secrète
qu'on élabore la géographie. 

mardi 13 décembre 2011

Tuesday self portrait (le velours)

Alors donc
,ai-je pensé,
il existe un point commun 
entre une tasse à café
et un cervidé.

lundi 12 décembre 2011

LE TEMPS RETROUVÉ

CHAPITRE 1 : LES ORIGINES

Il avait fait chaud, ce jour-là. Et nous avions marché, ayant saisi le prétexte d'une exposition dans un château pour passer une journée ensemble, tous les quatre, comme nous aimions le faire en été. Il faisait chaud et nous étions restés un moment, sur ce banc. Seule, je m'étais levée et j'avais tourné autour d'eux comme une grosse mouche, le visage dissimulé derrière mon appareil et eux s'étaient laissé faire.

Plus tard, les négatifs en mains, j'avais pensé qu'ils étaient beaux mais j'avais craint qu'eux se voient seulement vieux.

A présent je les regarde et cette image de leur âge figé me sert parfois de miroir, me fait espérer leur ressembler et m'arrêter sur un banc, moi aussi, avant de continuer à vieillir.

dimanche 11 décembre 2011

La vie voyageuse (en Yamanote)

 La ligne Yamanote (山手線) est une ligne ferroviaire circulaire qui délimite officieusement le centre de Tokyo. Elle comporte 29 stations et le temps de parcours total est d'environ une heure. Ses trains sont de couleur acier avec des bandes vertes. Chaque jour, une moyenne de 3,55 millions de passagers empruntent la ligne Yamanote. Les trains circulent de 4h30 du matin à 1h20 avec une cadence d'un train toutes les deux minutes aux heures de pointes. Une boucle complète nécessite entre 58 et 59 minutes.

OKACHIMACHI
L'hiver, les jours sont bleus, le ciel est infini. Et à vélo dans les avenues larges et claires, elle se sent libre comme jamais. 

Dans les pentes, elle accélère sa cadence sans effort, oublie les freins et s'improvise choriste sur les chansons qui défilent dans ses oreilles. 
La ville est alors le décor immense d'un jeu vidéo aux couleurs primaires dont la règle est de slalomer entre les taxis jaunes. 
La vitesse est grisante et vertigineuse, la vie est gaie comme un grand huit. 
Au pied du Tokyo Dome, un bouquet en hommage perpétuel à une victime écrasée là lui rappelle pourtant que le jeu est mortel. Et que si elle en veut encore, de ces journées légères et sans conséquences, elle doit ne jamais oublier le tendre Take care lady cycle dont il ponctue ses courriers. 

Un autre jour, sur le quai de la gare d'Okachimachi, le bleu dont elle emplit ses poumons lui coupe presque le souffle.
La nuit précédente, elle s'est réveillée. La terre a tremblé et, dans son lit, le mouvement l'a bercée. 
Elle sourit, elle chantonne une mélodie, esquisse deux pas de danse. 
Elle se sait vivante, bien vivante. Et heureuse, tellement heureuse.

samedi 10 décembre 2011

il dit :

Y'a plus boulettes
il reste Hawai
et 
chèvre
.

vendredi 9 décembre 2011

Le cabinet des rêves 48

Je suis seule à une terrasse de café, sous les arcades d'une rue en pente. 
Il me semble reconnaître M., en haut de la côte : sa silhouette, sa coiffure, la couleur de ses cheveux. Elle est en train de parler à quelqu'un que je ne vois pas mais je crois reconnaître également ses gestes et son sourire. La seule chose qui me fait douter, c'est qu'elle tient un chien en laisse. 
Pourtant, c'est bien elle : je la vois s'approcher, sous les arcades. Elle est accompagnée de V. avec qui elle parle gaiement. 
Quand elles me voient, M. vient me "présenter" ses chiens. 
En effet, elle en a deux : 
l'un est petit, doux, agité et ses oreilles soyeuses prennent de la place. 
L'autre, qu'elle pose sur mes genoux, est grand, à poils noirs, drus. Il est rèche, difficile à caresser. Il se tient très droit et immobile, ce qui me rend maladroite. 
M. sourit, est volubile mais il est clair qu'elle ne va pas s'attarder. V. est en retrait, silencieuse mais ni impatiente ni gênée : elle attend poliment la fin de la conversation. 
Puis elles s'éloignent, toujours gaiement, avec les chiens. 

Rêve du 7 décembre 2011

jeudi 8 décembre 2011

je n'ai même pas l'esprit d'

:
à ce jour, encore incapable de répondre à une question posée le 8 août 
:
Quelle est la chose la plus étonnante que tu aies jamais vécue ?

mercredi 7 décembre 2011

Précis de topographie 92

La topographie est l'art de la mesure puis de la représentation sur un plan ou une carte des formes et détails visibles sur le terrain, qu'ils soient naturels (notamment le relief) ou artificiels (comme les bâtiments, les routes, etc.). Son objectif est de déterminer la position et l'altitude de n'importe quel point situé dans une zone donnée, qu'elle soit de la taille d'un continent, d'un pays, d'un champ ou d'un corps de rue. La topographie s'appuie sur la géodésie qui s'occupe de la détermination mathématique de la forme de la Terre (forme et dimensions de la Terre, coordonnées géographiques des points, altitudes, déviations de la verticale...). La topographie s'intéresse aux mêmes quantités, mais à une plus grande échelle, et elle rentre dans des détails de plus en plus fins pour établir des plans et cartes à différentes échelles.
Ça commence par des hélicoptères, un ballet.
Puis elle longe les rideaux de fer tirés, les terrasses barricadées, les brasseries fermées
alors que l'heure est aux chocolats chauds,
aux premiers apéros.
Les lumières tournantes des gyrophares concurrencent les éclairages de saison.
Elle entend des cris, des slogans dont elle ne distingue pas les raisons.
Elle voit de la fumée.
Elle sent la tension des corps alignés, casqués, boucliers levés.
Elle pense insurrection, manifestation,
mais aussi répression, révolution.

Elle fuit Matonge, elle allonge ses foulées,
se rappelle sa chance d'habiter un pays en paix.