lundi 24 septembre 2012

Chute parachute* (un dimanche historique)

Se souvient-on de tous les endroits qu'on a habités ? Il me semble, personnellement, que j'en ai habités plusieurs : plusieurs appartements, plusieurs maisons, plusieurs routes et rues, plusieurs régions, villages, villes et banlieues, et trois ou quatre pays. Si je ferme les yeux et tente d'en faire une recension sérieuse, mon esprit s'égare dans les chiffres; cela va chercher dans les vingt, quarante ou cent lieux distincts. Le problème est de savoir si la prétention d'habiter -ou d'avoir habité - quelque part repose sur une simple question de durée d'occupation. Peut-on dire d'un prisonnier qu'il habite en prison, d'un élève qu'il habite au pensionnat, d'un soldat qu'il habite à la caserne ? Habite-t-on quelque part quand on est en voyage ?
Luc Bureau. Géographie de la nuit
Dans les rues, les avenues, les ruelles, elles égrenaient leurs souvenirs :
une cartographie, un arbre abattu, une nichée d'hirondelles, un mauvais chien, une petite fille qu'on appelle Nadia...
Moi qui, de leurs vies, ne connaissais que l'ailleurs, j'en découvre l'ici.

*Chute/Parachute est une pièce de Michel Gonneville

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