dimanche 2 septembre 2012

Le calendrier révolutionnaire

Elle se demandait à quoi pouvait ressembler septembre pour qui ne travaillait pas dans l'enseignement. Se trouvait-on épargné par la mélancolique réminiscence de ce mois-là ? Si oui, ce devait être comme de sécher un des douze travaux d'Hercule; on ne coupait certes pas au bourdon de Noël, mais au moins n'avait-on pas à revivre la fin de toutes les grandes vacances de sa vie, cette triste prise de conscience de sa propre mortalité, quand une fois encore, année après année, les enfants envahissaient votre univers avec leurs pulls neufs et leurs crayons bien taillés.
Non, supposait-elle, nul ne devait y couper. Ce calendrier se gravait de si bonne heure dans la psyché de chacun. Personne n'échappait au caractère funeste de septembre. 
Laura Kasischke. Les revenants.
Vivre à rebours 
et remplir un sac de voyage
 à l'heure où 
les autres bouclent leur cartable.

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